La situation en Ukraine se dégrade de jour en jour et l’armée ukrainienne est réduite à mener des opérations qui relèvent plus de la communication que d’opérations qui apportent un réel gain stratégique.
L’occident collectif
Les États-Unis d’Amérique
Aux États-Unis, le gouvernement Biden est impuissant face aux républicains qui refusent de débloquer la prochaine tranche d’aides, qui, soit y en passant, est en grande partie destiné au secteur de l’armement américain.
Antony Blinken a publié un communiqué de presse le 5 mars 2024 pour annoncer que Victoria Nuland, qui fut madame Ukraine au département d’état US au moins depuis 2014, souhaite prendre sa retraite dans les semaines à venir. Elle sera remplacée par John Bass qui a été l’architecte du retrait chaotique des américains d’Afghanistan sous la présidence Biden. Peut-être un signe de plus qui peut être interprété qu’un retrait d’Ukraine se dessine.
Il y a également une fuite dans le New York Times sur le fait qu’il y a 12 bases de la CIA dans l’est de l’Ukraine.
L’Europe
L’Union européenne qui a été vassalisée par les américains depuis le lancement, par les Russes, de l’opération militaire spéciale, a tout d’un coup compris que le vent est en train de tourner aux États-Unis et qu’elle allait se retrouver seule avec le problème ukrainien sur les bras.
Arrive en suite la conférence pour l’Ukraine qui s’est déroulé à Paris le 26 février 2024. À l’issue du sommet, Emmanuel Macron, en conférence de presse, indique que l’envoi de troupes au sol n’est pas exclu.
Le 28 février, Olaf Scholz dément catégoriquement vouloir envoyer des troupes en Ukraine.
Le 29 février, Olaf Scholz sous-entend qu’il y a des opérateurs français et britanniques qui opèrent les missiles SCALP et Storm Shadow sur le territoire ukrainien. Le gouvernement Anglais réagit avec véhémence alors que le gouvernement français ne réagit pas.
Le 5 mars 2024, un appel téléphonique de 38 minutes entre deux officiers de la Bundeswehr sur une ligne non sécurisé fait son apparition sur le net. Ils y discutent, notamment, l’envoi de missile longue portée Taurus à l’Ukraine.
Finalement, à quoi joue Emmanuel Macron à propos de l’envoi de troupes en Ukraine ?
Après avoir détaillé les événements de ces deux dernières semaines, le cadre est posé. Emmanuel Macron a réitéré plusieurs fois ses propos concernant l’envoi de troupes françaises en Ukraine. Il sait pertinemment que l’armée française n’est tout simplement pas dimensionnée ni équipée pour un adversaire comme la Russie.
À nos yeux, cinq hypothèses prédominent.
La première est que c’est uniquement une posture de Macron pour tenter de dissoudre le vent de panique généré par la situation aux États-Unis. Il n’est pas sérieux de penser un seul instant que l’Europe, sans les américains, soit capable de continuer à financer et armer l’Ukraine.
La seconde est qu’Emmanuel Macron fait diversion pour éviter d’aborder des vrais sujets de fond qui concerne tous les français ainsi que de polariser l’opinion pour tenter d’éviter la déculottée aux prochaines élections européennes.
La troisième qu’Emmanuel Macron veut utiliser cette situation pour se poser en leader pour les élections européenne alors que la position que pourrait prendre le rassemblement national serait plutôt de jouer la carte de l’apaisement et de pousser vers une négociation avec les Russes. Sans compter qu’il y a des discussions en cours pour tenter de créer une Europe fédérale après les élections européennes.
La quatrième est qu’Emmanuel Macron pense peut-être qu’il va influencer les élections Russes en gesticulant à quelques jours de la fin du scrutin. Il serait d’un grand amateurisme de penser cela, car il est hautement improbable que les Russes aient une forme de sympathie à son égard tant il dégage de l’arrogance, du mépris et du narcissisme.
Et enfin la dernière est qu’Emmanuel Macron est tout simplement dans un déni de la réalité sur la situation en Ukraine. Il ne suffit pas de fanfaronner dans la presse pour que la situation prenne la tournure tant désirée par Emmanuel Macron.
Il est évident que par ses actions et déclarations, Emmanuel Macron pousse la France vers la cobelligérance en Ukraine et de ce fait, la France est, et de plus en plus, dans une trajectoire qui va indéniablement nous placer dans une confrontation directe avec l’armée russe.